La métaphore des casques

 

Cette étude fut réalisée par Lord Hellfire, autre passionné de Saint Seiya. J'ai trouvé son travail très intéressant et c'est pourquoi j'ai souhaité le faire partager. Je n'adhère pas à l'ensemble de ses remarques, mais je vous laisse le soin de vous faire votre propre avis... A noter qu'une bonne connaissance du manga et de la série sont nécessaires pour une bonne compréhension de cette étude.

Avant Propos : «Une vision de l’esprit»

Certains diront que tout ceci n’est qu’une vision de l’esprit. De la pensée d’un homme naquit un jour une histoire ô combien fantastique, des hommes doués de pouvoirs capables de déchirer le ciel et de fendre la terre en deux par la force de leurs poings. Cette aventure entrecroise divers mythes et légendes, chaque personnage rayonne par son charisme, chaque seconde rajoute au dessin animé une force de plus. Loin de défendre la justice par la violence Saint Seiya est une apologie de la sagesse. L’Homme capable de miracle, capable de changer le monde si il en a la volonté et le courage ; le changer sans guerre, sans haine mais uniquement par l’amour global (= l’amour de l’autre). Saint Seiya est un doux reflet de ce que serait l’Homme s'il dépassait son instinct pour atteindre un système de pensées cohérent.

Pour réussir à décrire tous les méandres de ses sentiments, Kurumada et ses collaborateurs nous ont concocté un dessin animé où chaque détail prend un sens, où chaque parole, chaque expression, chaque trait de visage tente de nous faciliter la compréhension. La musique nous berce, les paroles nous font frissonner et les personnages finissent par nous ressembler, mieux encore, nous voudrions leurs ressembler… Si vous en êtes au même stade que moi, ces quelques lignes sont pour vous, sinon je vous conseille de vous plonger dans le visionnage de l’ensemble de la saga. En effet, les Chevaliers du Zodiaque est une histoire des plus subjectives et comme chaque œuvre, Saint Seiya est une boîte que chacun remplit de ses rêves, alors je vous livre les miens, je vous livre la métaphore des casques telle que je la perçois. Approchez vous, installez vous et partagez avec moi ma vision…

 

Qu’est ce que la métaphore des casques ?

Bon, maintenant que vous savez à quel point j’apprécie les chevaliers nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet et aborder ce que j’ai appelé la métaphore des casques… En regardant l’ensemble de la série, j’ai cru palper un détail très intéressant et plus je me penchais sur le problème, plus ce que je pensais semblait s’avérer juste.

Lorsque que l'on regarde les épisodes avec un peu d'attention, on remarque que la perte du casque joue toujours un rôle dans le dénouement du combat. En effet, certains chevaliers portent leur casque et d’autres gardent crinière au vent sans réelle raison apparente. De plus, durant les combats certains chevaliers perdent leur casque après avoir reçu un coup de faible puissance… Pourquoi ? Pourquoi quelqu’un soucieux du détail pouvait-il oublier des casques ou les faire tomber sans raison ?… Voici mon explication : dans Saint Seiya et dès le départ, Kurumada décrit les armures comme des entités vivantes ayant une sorte de volonté (un peu comme l’anneau de Lord of the Ring). Il décrit aussi les chevaliers comme des êtres refusant l’utilisation d’armes. Ces deux idées et l’ensemble du dessin animé m’ont poussé à croire que les combats entre chevaliers ressemblaient plus à des débats idéologiques qu’à des pugilats.

En effet, le pouvoir des chevaliers ne leur vient pas de leurs longs entraînements physiques mais plutôt de leur force mentale (comme nous le montre le premier combat entre Seiya et Cassios, le premier incarne la force mentale et le second la force physique -> David contre Goliath). Si la force physique ne jouait pas de rôle réel alors pourquoi porter des armures ? Et bien simplement pour défendre le corps des agressions de l’esprit. Partant de là, le casque n’est rien d’autre qu’une protection de la pensée humaine et la cuirasse une protection du cœur. Tout devient alors possible et chaque casque qui tombe prend un sens, car sa chute symbolise une libération de l’esprit et le combat idéologique prend alors une plus grande ampleur …

Se battre sans casque c’est se battre avec son cœur, sans se cacher ce qui fait de nous des Hommes et donc ce qui nous rend plus fort… Sous le casque du guerrier sommeille un homme plein de sincérité, un homme capable de miracles (comme le dit si souvent Seiya). Voici, les prémices mal exploités de ma pensée…si vous voulez aller plus loin… Si la curiosité vous pousse encore à arpenter le chemin, alors il vous suffit de franchir cette porte et de suivre la représentation chronologique de l’ensemble de l’aventure racontée avec le regard de la métaphore des casques.

 

Le Sanctuaire :

Le sanctuaire représente le parcours initiatique des 5 héros (Seiya, Shun, Hyôga, Shiryû et Ikki). De nombreux combats ont lieu, je n’aborderai ici que les plus importants en mettant de côté Chevaliers Noirs et autres Chevaliers des Abysses où aucun casque ne chute (étant donné le niveau spirituel des deux parties en présence cela n'a rien d'étonnant).



En début de série, deux chevaliers retirent régulièrement leur casque et même leurs armures. Lors du combat qui les opposent, Shiryû et Seiya se retrouvent mis à nu ; une lutte passionnée débute, qui fera naître une amitié qui sera le moteur d'un groupe. La partie avec les Chevaliers d’Argent nous montre des hommes combattant (sans grande conviction) pour celle qu’ils croient être la Princesse Athéna. Le fait qu’ils luttent pour la juste cause explique qu’ils ne perdent jamais leur casque. En effet, il ne faut pas oublier que les Chevaliers de Bronze «renégats» et les Chevaliers d’Argent bataillent pour la même cause : Athéna.

La métaphore prend tout son sens à l’intérieur même du Sanctuaire, là où règne les Chevaliers d’Or. Ils sont les seuls à avoir une connaissance de la condition humaine suffisante pour être capable d’appréhender la vérité… On comprend sans difficulté qu’il est plus facile pour les Bronze Saints de croire en Saori que pour les Gold Saints… Tout débute donc dans la première maison du Zodiaque : celle de Mû le chevalier du Bélier, il y aura au total 12 maisons à traverser (12 travaux pour rendre à Athéna son statut de déesse).

- Le Bélier, chevalier allié

 

Ici pas de combat ou presque. Cependant, Mû porte son casque, ce qui est exceptionnel dans la série… Selon moi, le fait que le Bélier porte le casque en début d’aventure, nous montre que Mû est un chevalier qui n’a pas atteint la maturité des grands chevaliers… En effet, d'après ma théorie, un chevalier sans casque est un chevalier abouti qui n’a plus besoin de défendre ses pensées car celles-ci sont structurées et sans faille, à l’image de Saga, Shion ou Dohko (mais j’en parlerai bien plus tard).

Mû porte encore son casque car sa sagesse n’est pas encore telle qu’elle lui permet d’appréhender le monde dans son absolu (comme il le fera plus tard, et sans fléchir).

 

 

 

- La corne du Taureau (épisode 43)



Cet épisode est celui de l’explication de la position du samouraï : une technique analogue à celle d’Aldébaran… Seiya doit réussir à modifier la garde du Taureau, sorte de position inébranlable. Aldébaran défend une cause sans vraiment la connaître, c’est un chevalier doux (cf. fleur d’Hadès) qui ne sait pas vraiment ce qu’il fait dans ce Sanctuaire… Il le défend sans grande certitude. Pourtant celui-ci ne doutera qu’une fois son casque effleuré. Pour les sceptiques : Aldébaran ne doute pas lorsque Seiya arrête à mains nues le Great Horn (alors qu’il y aurait de quoi), mais uniquement lorsque sa corne tombe…

 

 

La fin de l’épisode 44 est très intéressante car c’est à ce moment que Mû retire son casque… Il le retire pour parler avec sincérité avec Aldébaran, mais il ne le remettra jamais car leur discussion aboutit à l’éclairement total de l’esprit de Mû : Saori n’est autre qu’Athéna… le doute n’est plus permis (-> plus de casque). Le chevalier du Bélier est en fait le premier chevalier d’Or de sa génération à être un défenseur inconditionnel de la déesse de la Justice. Le Taureau, lui, reste dans sa béatitude généreuse…

 

 

- Le temple des Gémeaux et le masque du Pope


 

 

Un épisode tout en finesse qui aborde le sujet de l’identité du Pope… Mais surtout : c’est le premier doute de celui-ci, qui commence à entendre la voix de son double bienfaiteur… La chaîne d’Andromède en faisant chuter le casque du grand Pope, crée un stigmate qui selon moi s’aggravera jusqu’à l’arrivé de Seiya face à lui.

 

 

 

- Hyoga et son maître (épisode 47)


Un épisode fort émouvant lorsqu’on connaît la suite de leurs aventures… Camus va durant tout l’épisode essayer de faire comprendre à son apprenti comment faire abstraction des sentiments péjoratifs de l’Homme, comment se dépasser dans l’adversité en oubliant ce qui fait de nous un Homme en particulier pour enfin devenir l’Homme capable de miracle… Hyôga têtu n’écoutera jamais vraiment son maître, le casque protégeant ses pensées. Il restera sur ses positions et poussera son maître à l’enfermer dans un cercueil, où il pourra peut-être comprendre ce que le Verseau voulait pour lui…

 

-Deathmask

C’est Shiryu qui combat le Masque de mort… Lors de ce combat plusieurs choses ont lieu qui sont plutôt significatives… En effet, le Dragon perd son casque lorsqu’il est envoyé dans le puits de la mort par les cercles de l’esprit. Cette perte de protection dessine les nombreuses questions qui fusent dans l’esprit du chevalier lorsqu’il retrouve la vue et surtout lorsqu’il voit Hyoga et Athéna dans le monde des morts… Cette absence de casque nous montre la séparation entre l’âme et le corps de Shiryu… Pour la première fois il se met à nu et nous dévoile le fond de son cœur (Flash-back sur Shunrei). Durant les trois épisodes qui constituent ce combat, on voit le Dragon combattre de toute son âme, comme il ne l’a jamais fait et comme il le fera à chaque fois qu’il luttera sans casque. Pour Shiryu plus que pour tout autre personne, la perte de son casque est une condition inévitable au dépassement… Le Dragon n’existe que lorsque Shiryu est nu (libre).

- Le rayon satanique et l’illusion du Phoenix

Les épisodes du combat de la maison du Lion et de la Vierge se caractérisent par l’utilisation de ces deux pouvoirs fort ressemblants… avant d’en revenir à la métaphore des casques il me semble important de différencier ces deux attaques.
 

Le rayon satanique permet à Saga de contrôler les faits et gestes de celui qui en est la cible… Pourtant les souffrances mentales endurées semblent être considérables. En effet, celui qui est atteint doit supporter de faire le mal contre son gré (On remarque que Crystal et Aiolia regrettent tous les deux les actions néfastes qu’ils ont commises). L’illusion du Phoenix semble, elle, avoir deux propriétés selon la force mentale de la cible : soit elle déchire l’esprit (Cf. Nachi), soit elle force la cible à dévoiler le fond de sa pensée (Cf. Kanon). C’est en fait comme si nous n’avions d’autre choix que de dévoiler notre for intérieur…
 


En fait, dans les deux cas l’assaillant à un contrôle sur l’esprit de son adversaire, mais dans le premier cas la cible agit contre son gré, alors que dans le second cela ressemble plus à une mise à nue de l’esprit.

Revenons à nos casques… Deux choses différencient en effet ces deux attaques… l’une fait tomber le casque et pas l’autre…Si vous avez suivi, l’explication parait simple :
Rayon satanique
Æ contre son gré Æ le casque est conservé
Illusion du Phoenix
Æ déchire l’esprit Æ le casque est conservé (Cf. Nachi ou Capella)
OU :
Æ mise à nue de l’esprit Æ perte du casque (Cf. Shakka ou Kanon)

Bon après cette petite mise au point qui, je l'espère, est claire, nous pouvons reprendre le fil de ce nouveau regard sur les chevaliers...
 

- Le Lion dompté (épisode 53)
 




 

Aiolia sous l’effet du rayon satanique s’attaque sans merci au chevalier Pégase, sa crinière luit de mille feux et la folie se lit dans les yeux du Lion… Assoiffé de sang, il combat contre son gré ce qu’il a défendu toute sa vie. Aiolia ira jusqu’à tuer Cassios et il recevra les coups de Seiya avant de reprendre ses esprits… Le Lion reçoit des coups très puissant mais le casque ne tombera pas, masquant jusqu’au bout l’esprit éhonté d’Aiolia.

- Shaka : l’erreur du sage

Celui qui durant toute son enfance a partagé la pensée de Bouddha va lutter contre les cinq chevaliers de Bronze. Loin de se montrer sage, il prend le combat sans aucune incertitude sur son issue. Le symbole de cette fermeture d’esprit, vous l’aurez compris : son casque flamboyant… La Vierge semble avoir perdu sa vertu, Shakka est, face à Ikki, plein de haine et de certitudes. Le propre de la pensée humaine est d’évoluer et de s’achever face au doute. Or, Shakka ne semble pas, durant la première partie de son combat, atteindre cet état de concentration.

Un premier changement s’opère quand Ikki emploie l’illusion du Phoenix. En effet, une fois son casque tombé, le représentant terrestre de Bouddha, loin de douter, s’ancre de plus en plus dans son erreur. Pourtant, il semble que quelque chose ait changé dans l’atmosphère du combat… Ikki a emmené Shakka sur les voies de la vengeance. Orgueilleux, la Vierge déploie tous ses atouts et réalise le second changement du combat en détruisant l’armure du Phoenix.

 



Pour Ikki, plus de casque et plus d’armure, il peut alors commencer la vraie lutte : le Phoenix combattra avec son cœur. Il essaye par tous les moyens d’illuminer Shakka qui s’y refuse… Pourtant à la fin de l’épisode 57, la Vierge se dévoile enfin mais son discours est totalement paradoxal… Shakka dit refuser les certitudes et se battre pour la justice alors qu’il a commencé le combat certain de son issue.

Cependant, Ikki n’est pas mort et son cœur bat de toute sa puissance -> Shakka meurt et c’est uniquement à travers la mort d'Ikki qu’il prend conscience que malgré ses nombreuses connaissances, il était aussi soumis au risque, si ce n’est plus, de tomber dans le fanatisme (imposer sa vision du bien).

Enfin, par ce combat, son discernement devient total : il ne portera plus de casque maintenant que son esprit est vraiment celui d’un érudit.

 

-La piqûre du scorpion

Milo se présente comme un chevalier puissant et sans pitié. Malgré tout, dès le premier soubresaut de Seiya vers le septième sens, le casque du Scorpion tombe. Après la chute de son casque, Milo laisse son esprit s'ouvrir et parle d'Homme à Homme avec son assaillant. Vous remarquerez qu'il ne remet pas son casque tout de suite, car le combat contre Seiya n'est pas fini.

Il remettra son casque uniquement à l’arrivée de Hyôga et plus précisément il ne le mettra qu'une fois que le Cygne lui aura demandé de se battre de toute son âme... (Mais plus qu'un doute selon moi les casques sont une protection de l'esprit et donc la chute du casque signifie une mise à nu de l'esprit : retirer son casque c’est accepter d'écouter les arguments de son adversaire)

Le casque tombera une deuxième fois... Milo dit bien qu'il a évité le choc et que Hyôga l'a à peine touché, mais malgré cela la chute du casque montre quand même que des questions commence à brouiller l’esprit du Scorpion. A la vue de cela, Hyôga a déjà gagné le combat, car, maintenant, la discussion peut commencer entre ces deux adversaires. Milo semble déjà près à écouter le chevalier du Cygne, à qui il retire le casque d’un revers de main.

 

Milo, le chevalier du Scorpion, et Hyôga, le chevalier du Cygne, se retrouvent à discuter d’Homme à Homme. Durant une minute, ils redeviennent ceux qui se cachent sous leurs armures… Hyôga s’offre, lançant la tirade sur ce qui fait de lui un Homme défendant l’humanité. Il montre enfin le visage de quelqu’un libéré du fardeau du blocage de la pensée humaine. Il reçoit Antarès comme la cicatrisation de ses souffrances morales, il atteint le septième sens et dévoile à Milo l’étendue de sa puissance… - Le chevalier du Cygne devient plus que jamais un talentueux chevalier d’Athéna…

 

- Le cœur du dragon


 

Shura est un chevalier dont l’ego a été gonflé par treize années de mensonge. Il vit sur la gloire d’avoir été le sauveur d’Athéna qu’il a pourtant tenté de tuer malgré lui. Sa gloire ayant pour origine une tromperie du Pope, il combat dans le mensonge et seul quelqu’un d’aussi acharné que Shiryû pouvait venir à bout de sa dévotion.

 

Dès le départ, le combat entre lui et le Dragon s’engage sous le signe de la passion. En effet, ils sont tous deux des chevaliers fort dévoués à leur cause et rien ne semble faire trembler leurs certitudes… Seules les paroles du cœur iront à bout des idées de Shura. Après seulement quelques coups Shiryû perd son bouclier et son armure. Pourtant, ce qui devait être le dernier coup d’Excalibur, devient le coup qui finit la mise à nu du chevalier de Bronze.

Maintenant, le Dragon apparaît sur le dos de Shiryû, signifiant qu’il est prêt à dévoiler ses émotions. Le coup suivant porté par Shiryû retire le casque de Shura, ce qui est le seul moyen pour lui de le convaincre de son erreur. Malheureusement le Capricorne a compris que le Rozan ShoRyû Hâ était une technique basée sur le sentiment de compassion humain (le cœur).

Shiryû est le chevalier par excellence qui combat avec passion. Il le prouve encore une fois face à Shura. Le Capricorne décide d’affronter directement le cœur du Dragon ; cependant rien ne peut venir à bout de l’amour global qui palpite dans l’âme du chevalier de bronze. Le Dragon vient à bout de l’épée sanguinolente d’Excalibur, emprisonnant la main du coupable dans le cœur de la Justice.

Shiryû offre sa vie sur l’autel de l’amour pour tenter de venir à bout des certitudes de Shura. Le Capricorne touché par le sacrifice de quelqu’un pour qui l’amour et la justice prennent une place aussi importante, décide de le sauver en le cuirassant à l’aide de l’armure suprême des protecteurs d’Athéna.

- Comme père et fils

Le second face-à-face entre Hyoga et Camus ressemble à une belle peinture : après avoir combattu Milo, Hyoga a pris conscience de l’importance de leur combat, mais il lui reste cependant à accepter les sentiments qui font de lui un Homme. Ce sont les coups de son précepteur qui feront disparaître l’indécision qui caractérise le jeune russe.

Le chevalier du Cygne renfermé dans son tombeau prend enfin conscience de l’importance du combat qu’ils sont en train de mener. C’est en contenant l’attaque de Camus que Hyoga perd son armure et son casque… à ce moment là le Cygne renvoie à son maître l’image d’un Homme totalement libéré.

 

 

La chute du casque de Camus nous montre un chevalier d’or près à tout pour former son apprenti. Hyoga reste muet, seul le maître prend la parole pour apporter dans la mort ses dernières connaissances au véritable chevalier d’Athéna. Les derniers mots du Cygne remercient Camus, comme une déclaration d’amour d’un fils pour son père : sans armure la passion de Hyoga n’a jamais été aussi palpable.

- L’amour absolu

Voici le premier véritable combat de Shun le vertueux. Il affronte l’égocentrisme et le dédain d’Aphrodite, comme un reflet des manques de son caractère. Le Poisson accueille ses assaillants casque sous le bras, il laisse traverser Seiya et discute avec Shun. Il révèle toute la vérité sur l’assassinat d’Albior (qu’il a lui-même commis). Aphrodite considère qu’aucun sentiment ne permet de décupler son cosmos et donc que la puissance ne dépend que de la force pure. C’est pour cette raison qu’il se permet d’énerver son adversaire (il pense que rien ne peut changer le fossé qui les sépare).

L’armure d’Andromède reflète parfaitement l’aspect androgyne de la pensée de Shun. Seuls les sentiments intenses et purs rayonnent de ce garçon ; à l’image de la femme il a cette sensibilité qui donne tous les pouvoirs. La chute du casque d’Aphrodite a lieu alors que rien ne laisse pressentir l’explosion d’énergie de Shun.

Pourtant une fois son casque tombé, le chevalier des Poissons ne pourra rien faire contre le débordement de bonté du chevalier de Bronze. Malheureusement pour Aphrodite, il ne veut ni entendre, ni ressentir la vérité, au contraire il veut imposer son opinion. Les Roses Piranha réduisent en poussière l’armure d’Andromède. Mis à nu, Shun laisse déborder tout l’amour, toute la passion qui animait son âme. La puissance ravageuse de ses sentiments purs se montre capable de tous les miracles.

 

Shun est donc le chevalier le plus vertueux de tous, pacifique et doux : telles sont ses qualités et ses faiblesse. C'est avec la même constance, avec la même bonté que Shun combat d'un bout à l'autre de la série, sans jamais tomber dans la mélancolie, il donne toujours toutes ses chances à son ennemi. Beaucoup le disent peureux et ringard. Moi je dis que sa force réside dans ses énormes excès de bienfaisance, toujours trop juste, mais jamais vaincu, toujours fier, mais jamais ridicule. Il est le symbole de la droiture, il est le martyr : surpuissant mais impuissant. Il est le paradoxe du bon... cacherait il au fond de lui le mal absolu ?

- Sous le masque du Pope

A l’arrivée de Seiya, Saga retire son masque lui-même, afin de dévoiler totalement sa personnalité (tout en prenant le risque que son coté machiavélique prenne le dessus définitivement). En l’absence de casque, le pope livre la vérité à Seiya… il parle avec l’émotion et la force de celui qui combat pour la Justice.

Cependant, son esprit ainsi libéré éclate et le mal reprend le dessus… Saga ne redeviendra le chevalier courageux et généreux qu’une fois mort. Saint Seiya est une œuvre forte qui amène ses lecteurs et spectateurs à avancer dans leurs réflexions. Ce texte n’est en fait qu’une des preuves que le contenu de ce dessin animé peut être un activateur de pensées…

 

                                                                                                                                                  

                                                                                                                                                Merci à Lord Hellfire pour son bon boulot